Carlos Torres
Carlos Torres est né en 1949 à Chihuahua, Mexique.
Offrir à la couleur des pauses d'ombre et de vide pour lui donner sa pleine mesure vibratoire, telle est la tâche qui paraît animer l'œuvre de Carlos Torres. Les pauses bousculent l'unité de l'image qu'elles brisent et invitent à recomposer. Elles exigent que celui qui regarde abandonne sa position de contemplation passive, perde de vue l'image, pour revisiter le monde environnant et intime.
A la générosité du coloriste succède son geste de reprendre: nous ne sommes pas là face aux repentirs du peintre qui dissimulerait son foudroyant travail de la couleur, nous voyons s'effacer dans les caches la violence d'un surgissement. Création et contemplation sont liées dans une participation active qui produit l'œuvre et son interprétation: regarder c'est faire don de cette part de l'œuvre qui n'était que promise.
La pause d'ombre est souvent un noir venu d'un espace extérieur au tableau où l'œil le poursuit et dans lequel il pourrait même se perdre si la vibration colorée ne le reconduisait pas là où voir est possible. Elle peut aussi être, dans le cas des Polyptyques, un rectangle fixe ou modulable qui permet à l'image de s'agencer différemment et de se recomposer. Il n'y a pas de complicité entre le noir et la couleur. La complicité est ailleurs, dans l'exigence du peintre qui cherche à transformer ces partenaires passifs que nous sommes en complices de l'acte créateur.
Dans le cas de Fragments Déchirés, Torres utilise un gris qui comble l'espace du tableau, et nous invite à lire l'aléa de déchirure qui s'y superpose comme un condensé de lumière. Le gris prend alors la signification spatiale d'une avenue vers la couleur. Nous sommes ainsi sans cesse reconduits de la saturation pleine du fragment à la transparence vibrante du gris.
Tout autre est la pause du vide, dans les compositions qui se proposent comme des fenêtres. Séparation fine, cette pause tient à la neutralité du support: elle délie et lie quatre rectangles colorés et nous permet d'interroger le nouvel arrangement voulu par le peintre qui a recomposé de façon aléatoire une image initiale. Le travail de l'œil est alors un exercice moins rationnel que musical, moins énigmatique qu'incitatif.
Retirer, pour susciter: comparable à son incomplétude qu'il cherche sans cesse à dépasser, une marge de man-oeuvre est offerte au spectateur. L'œuvre de Carlos Torres semble placée sous la double injonction d'une frustration, expérience d'un manque, et de la libération qui le suit.
Offrir à la couleur des pauses d'ombre et de vide pour lui donner sa pleine mesure vibratoire, telle est la tâche qui paraît animer l'œuvre de Carlos Torres. Les pauses bousculent l'unité de l'image qu'elles brisent et invitent à recomposer. Elles exigent que celui qui regarde abandonne sa position de contemplation passive, perde de vue l'image, pour revisiter le monde environnant et intime.
A la générosité du coloriste succède son geste de reprendre: nous ne sommes pas là face aux repentirs du peintre qui dissimulerait son foudroyant travail de la couleur, nous voyons s'effacer dans les caches la violence d'un surgissement. Création et contemplation sont liées dans une participation active qui produit l'œuvre et son interprétation: regarder c'est faire don de cette part de l'œuvre qui n'était que promise.
La pause d'ombre est souvent un noir venu d'un espace extérieur au tableau où l'œil le poursuit et dans lequel il pourrait même se perdre si la vibration colorée ne le reconduisait pas là où voir est possible. Elle peut aussi être, dans le cas des Polyptyques, un rectangle fixe ou modulable qui permet à l'image de s'agencer différemment et de se recomposer. Il n'y a pas de complicité entre le noir et la couleur. La complicité est ailleurs, dans l'exigence du peintre qui cherche à transformer ces partenaires passifs que nous sommes en complices de l'acte créateur.
Dans le cas de Fragments Déchirés, Torres utilise un gris qui comble l'espace du tableau, et nous invite à lire l'aléa de déchirure qui s'y superpose comme un condensé de lumière. Le gris prend alors la signification spatiale d'une avenue vers la couleur. Nous sommes ainsi sans cesse reconduits de la saturation pleine du fragment à la transparence vibrante du gris.
Tout autre est la pause du vide, dans les compositions qui se proposent comme des fenêtres. Séparation fine, cette pause tient à la neutralité du support: elle délie et lie quatre rectangles colorés et nous permet d'interroger le nouvel arrangement voulu par le peintre qui a recomposé de façon aléatoire une image initiale. Le travail de l'œil est alors un exercice moins rationnel que musical, moins énigmatique qu'incitatif.
Retirer, pour susciter: comparable à son incomplétude qu'il cherche sans cesse à dépasser, une marge de man-oeuvre est offerte au spectateur. L'œuvre de Carlos Torres semble placée sous la double injonction d'une frustration, expérience d'un manque, et de la libération qui le suit.
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