DDESSIN {19}
DDESSIN {19}
ANNE-SOPHIE VIALLON - GLADYS NISTOR - AKI KURODA
Atelier Richelieu - 60 Rue de Richelieu - 75002 Paris
du 29 au 31 mars 2019 de 11 h à 20 h
le jeudi 28 mars 2019 : Conférence et visite presse de 14h à 16h et Vernissage de 18h à 21h (sur invitation)
Le dessin se construit aux prémices de l’œuvre et suppose bien des ressources et des promesses. Le dessin est une aventure de l’esprit, c’est la matérialisation d’une forme, d’une idée ou d’une intention : une «Cosa Mentale». Jusqu’au XVIIème siècle, le mot «dessin» s’orthographiait encore «dessein». Le dessin est une conception par l'esprit d'une fin à réaliser. A partir de ce constat, on peut appréhender le dessin très librement et s’ouvrir sur des démarches innovantes et diversifiées.
J’ai choisi de présenter pour DDESSIN {19} trois approches singulières. Anne-Sophie Viallon (France), Gladys Nistor (Argentine) et Aki Kuroda (Japon), conduisent chacun des trajectoires très différentes. Néanmoins, qu’ils soient respectivement plasticienne-brodeuse, sculptrice du vide ou artiste aux multiples facettes, ils ont selon moi un point commun. Ils abordent tous les trois dans leur travail la notion de flottement, d’apesanteur, d’équilibre, de jeu d’optique qui viennent brouiller nos points de repère. Face à leurs œuvres, notre esprit doit entreprendre un travail d’exploration pour reconstituer une réalité possible ou pas.
Anne-Sophie Viallon construit le dessin par fragments. Elle laisse flotter sur le papier ou l’étoffe un paysage mental composé d’humain, d’architecture, de végétal et d’animal, laissant des manques les relier ou les éloigner. Des visages cachés, des maisons renversées, des morceaux de corps - seins, cheveux, bras, jambes, mains – émergent, en équilibre, d’une feuille blanche ou d’un tissu, sans perspective, laissant le regard du spectateur capter ces fragments, suivre le fil rouge de ces instants de vies, reconstruire ses histoires entre réalité et rêve, passé et présent, visible et invisible, matière et absence.
De même, le travail immatériel de Gladys Nistor flotte dans l’espace, illuminant une dimension imaginaire. L’artiste équilibre précisément la lumière et l’obscurité pour sortir les objets de la loi de gravitation. Son œuvre affectionne les contrastes et, avec une grande simplicité de moyens, elle crée une illusion saisissante qui laisse le spectateur abasourdi. Les yeux et l’esprit sont en conflit pour mettre en doute les mécanismes tant du travail que de notre propre perception. Elle utilise la géométrie pour explorer et créer des métaphores autour du fragile et du provisoire. Ses œuvres nous interrogent.
De la même manière, Aki Kuroda fait naître une jungle où tout bouge et vacille. Il ne cherche pas à figer les choses ou le temps, de même qu’il ne s’oppose pas à la pesanteur. La mentalité japonaise intègre la notion d’instabilité comme l’un des fondements de ce monde flottant. Rien d’étonnant, donc, à ce que les figures d’Aki Kuroda s’ouvrent dynamiquement et deviennent passage. Le principe physique auquel obéissent les œuvres d’Aki Kuroda n’est pas la résistance ou la solidité, mais l’allègement. Ainsi, Aki Kuroda joue de l’équilibre délicat entre figuratif et non-figuratif. L’un ne saurait exister sans l’autre.
ANNE-SOPHIE VIALLON - GLADYS NISTOR - AKI KURODA
Atelier Richelieu - 60 Rue de Richelieu - 75002 Paris
du 29 au 31 mars 2019 de 11 h à 20 h
le jeudi 28 mars 2019 : Conférence et visite presse de 14h à 16h et Vernissage de 18h à 21h (sur invitation)
Le dessin se construit aux prémices de l’œuvre et suppose bien des ressources et des promesses. Le dessin est une aventure de l’esprit, c’est la matérialisation d’une forme, d’une idée ou d’une intention : une «Cosa Mentale». Jusqu’au XVIIème siècle, le mot «dessin» s’orthographiait encore «dessein». Le dessin est une conception par l'esprit d'une fin à réaliser. A partir de ce constat, on peut appréhender le dessin très librement et s’ouvrir sur des démarches innovantes et diversifiées.
J’ai choisi de présenter pour DDESSIN {19} trois approches singulières. Anne-Sophie Viallon (France), Gladys Nistor (Argentine) et Aki Kuroda (Japon), conduisent chacun des trajectoires très différentes. Néanmoins, qu’ils soient respectivement plasticienne-brodeuse, sculptrice du vide ou artiste aux multiples facettes, ils ont selon moi un point commun. Ils abordent tous les trois dans leur travail la notion de flottement, d’apesanteur, d’équilibre, de jeu d’optique qui viennent brouiller nos points de repère. Face à leurs œuvres, notre esprit doit entreprendre un travail d’exploration pour reconstituer une réalité possible ou pas.
Anne-Sophie Viallon construit le dessin par fragments. Elle laisse flotter sur le papier ou l’étoffe un paysage mental composé d’humain, d’architecture, de végétal et d’animal, laissant des manques les relier ou les éloigner. Des visages cachés, des maisons renversées, des morceaux de corps - seins, cheveux, bras, jambes, mains – émergent, en équilibre, d’une feuille blanche ou d’un tissu, sans perspective, laissant le regard du spectateur capter ces fragments, suivre le fil rouge de ces instants de vies, reconstruire ses histoires entre réalité et rêve, passé et présent, visible et invisible, matière et absence.
De même, le travail immatériel de Gladys Nistor flotte dans l’espace, illuminant une dimension imaginaire. L’artiste équilibre précisément la lumière et l’obscurité pour sortir les objets de la loi de gravitation. Son œuvre affectionne les contrastes et, avec une grande simplicité de moyens, elle crée une illusion saisissante qui laisse le spectateur abasourdi. Les yeux et l’esprit sont en conflit pour mettre en doute les mécanismes tant du travail que de notre propre perception. Elle utilise la géométrie pour explorer et créer des métaphores autour du fragile et du provisoire. Ses œuvres nous interrogent.
De la même manière, Aki Kuroda fait naître une jungle où tout bouge et vacille. Il ne cherche pas à figer les choses ou le temps, de même qu’il ne s’oppose pas à la pesanteur. La mentalité japonaise intègre la notion d’instabilité comme l’un des fondements de ce monde flottant. Rien d’étonnant, donc, à ce que les figures d’Aki Kuroda s’ouvrent dynamiquement et deviennent passage. Le principe physique auquel obéissent les œuvres d’Aki Kuroda n’est pas la résistance ou la solidité, mais l’allègement. Ainsi, Aki Kuroda joue de l’équilibre délicat entre figuratif et non-figuratif. L’un ne saurait exister sans l’autre.