Exposition Couleur et sentiment
Davide Benati - Carlos Cruz-Diez - Dominique Rembauville
Carlos Torres - Anne-Sophie Viallon
13 avril - 13 mai 2018
Les couleurs nous insufflent des états d'esprit, des sentiments, elles sont porteuses d'un sens et d'une symbolique. L’exposition « couleur et sentiment » pose la question de la perception de la couleur et de notre ressenti face aux œuvres à travers le travail de cinq artistes internationaux. Davide Benati (Italie), Carlos Cruz-Diez (Venezuela), Dominique Rembauville (France), Carlos Torres (Mexique), et Anne-Sophie Viallon (France), sont des artistes qu’un collectionneur a plaisir à suivre fidèlement. Chacun, bien qu’ayant des univers bien différents, a sa propre vision sur le monde, nous apporte de la poésie, de la force, de l’émotion.
Le plaisir de les connaitre se double de celui de les accueillir chez moi pour cette première exposition à Nice. C’est une histoire d’amitié. En présentant cette sélection inédite d’œuvres dans un contexte intime et chaleureux, je cherche à recréer un lien entre la création artistique et l’espace domestique, à privilégier le temps de la rencontre et de la découverte. Telle une collection particulière dans un intérieur habité, on pénètre dans un univers personnel qui fait dialoguer tableaux, sculptures, dessins, avec mobilier et objets du quotidien : une expérience unique pour découvrir et acquérir des œuvres.
Véronique de Lavenne
Davide Benati fait émerger des suggestions visuelles récurrentes comme centres de vie et d'oubli: feuilles et fleurs; lotier, glycine, ginkgo biloba… Dans ces formes, clairement évoquées ou à peine suggérées, il y a des fractures et des transitions : une certaine image s'arrête dans le vide, et notre regard suit le souffle frêle d'un bord, qui marque sur le papier son existence ultime. Une couleur s'allume, vire, s'assombrit ou s'atténue, se livrant entièrement à nous ou s'épuisant dans la palpitation finale de celle qui sent ses forces lui manquer, avant de s'engager dans un voyage en une terre inconnue.
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Carlos Cruz-Diez est l’un des acteurs majeurs de l’art optique et cinétique, courant artistique qui revendique « la prise de conscience de l’instabilité du réel ». Ses recherches font de lui l’un des penseurs de la couleur du XXème siècle. Il s’appuie sur le phénomène chromatique conçu comme une réalité autonome qui évolue dans l’espace et le temps, sans aide de la forme ni du support, en présent continu. Dans toutes ses œuvres la couleur change de façon continue en fonction de plusieurs facteurs comme la lumière environnante, la distance ou l’angle de vision du spectateur.
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Dominique Rembauville élabore une histoire picturale où le sujet, la matière rentrent en opposition avec la transparence du verre ou du plexiglas et l'unicité souvent monochrome de la couleur. Écriture, photo, peinture, affiche, métal, ainsi assemblées participent à cette même aventure, concentration de traces et d'émotions de l'être. Ces mediums sont pour elle des traces émouvantes de l’être humain dans la ville. En mélangeant les disciplines et les textures, elle exprime sa vision du temps et de l’espace.
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Carlos Torres offre à la couleur des pauses d'ombre et de vide pour lui donner sa pleine mesure vibratoire. Les pauses bousculent l'unité de l'image qu'elles brisent et invitent à recomposer. Elles exigent que celui qui regarde abandonne sa position de contemplation passive, perde de vue l'image, pour revisiter le monde environnant et intime. Parfois un gris comble l'espace du tableau et nous invite à lire l'aléa de déchirure qui s'y superpose comme un condensé de lumière. Le gris prend alors la signification spatiale d'une avenue vers la couleur.
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Anne-Sophie Viallon cherche à souligner la symbolique des liens entre les êtres humains. La forme douce des traits fins, des couleurs claires et évanescentes sur des tissus usagés et des papiers blancs se juxtaposent à un fond sourdement violent, grave et interrogateur, pour produire une douce ambiguïté et une antinomie ouverte sur une multitude de "possibles". La gestuelle de la couture et de la broderie apporte une fragilité à peine dissimulée. Elle produit des traces de distorsion temporelle, celles du temps passé à trouer, à percer le papier ou le tissu... Par cette gestuelle quelque peu violente, le papier ou le tissu résiste, le temps s'allonge, un espace s'ouvre, une œuvre se crée.
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