C'est la peinture qui décide
Philippe Croq
C'est la peinture qui décide
Vernissage le samedi 2 mars de 15h30 à 20h30
Exposition du 2 mars au 6 avril 2019
visites sur rdv de 14h à 19h sauf le dimanche
24 Rue Paul Déroulède, 06000 Nice
Véronique de Lavenne présente les peintures récentes de Philippe Croq, ainsi qu'un livre d’artiste sous la forme d'un grand leporello, réalisé à l'occasion de l'exposition. Intitulé "Ça veut dire", il comprend une peinture originale de Philippe Croq et un texte de Gilbert Casula, 33 x 33 cm, 10 exemplaires.
Bien qu'autodidacte, Philippe Croq œuvre au cœur d’une culture substantielle, qui va, décomplexée, du Caravage à Joy Division, de Manet à Coppola, se saisit au passage de Bacon, J. P.Witkin, Twombly ...
Dans ses peintures, au fil de l'inspiration, des lignes se transforment, et se délitent habitées par des souvenirs d'enfance; bribes de chansons, objets, mots, autant d’emprunts à l’air du temps, font des apparitions récurrentes dans ses peintures, comme ces corps, presque toujours présents sans y être toujours identifiables.
C'est dans cet univers subtil et poétique que Philippe Croq nous invite clandestinement à la faveur d'un mot ou d'une silhouette, happés, prêts à pénétrer dans son monde.
"C'est la peinture qui décide
Les moyens restent imprécis, diffus et les attentes confuses
Ré-ajuster, recoller, ne pas ressasser, aller de l'avant, remettre en place, ramasser les miettes, revenir de loin,
la messe n'est pas dite,
restituer, puiser dans le passé, remuer le présent : c'est la peinture qui décide
Couleurs, lignes, traces, taches, coulures : ne jamais renoncer à l'incertain qui finit par s'étaler sur le papier
Brouillard définitif, Eigengrau*, qui « m'oblige », qui m'organise debout
Devenir visiteur de soi-même - est-ce possible ?
Cœur irréductible dont je m'approche et que je perds dans le même instant
Couleurs, lignes, traces, taches, coulures
Courir toujours et encore, en somme, une vie pentée / de peines, souvent perdue d'avance
Que reste t-il ensuite ? Pas d'abandon : Ich gebe nicht auf
Ré-ajuster, recoller, ne pas ressasser, aller de l'avant, remettre en place, ramasser les miettes, revenir de loin,
la messe n'est pas dite,
restituer, puiser dans le passé, remuer le présent
C'est la peinture qui décide"
Philippe Croq – janvier 2019
*L’eigengrau (en allemand : « gris intrinsèque »), aussi appelé eigenlicht (« lumière intrinsèque »), est la couleur vue par l'œil humain dans l'obscurité totale. Même en l'absence de lumière, un potentiel d'action est transmis le long du nerf optique, donnant la sensation d'un gris foncé uniforme.
"Ici, peindre c’est prendre soin et défendre, réaffirmer l’appartenance des figures à l’humanité irréductible, fût-ce en les faisant surgir à la surface du visible à la manière bouleversante des peintures pariétales. Plus que jamais, la peinture de Philippe Croq se donne comme morale au sens où, face au tableau, l’individu est renvoyé non seulement à lui-même mais à l’autre, avec en partage la réclamation fondamentale de l’humain...
...Talonnée par des siècles de culture picturale, l’œuvre se tient debout sans arrogance ni complexe. Elle ne se montre pas déférente ni ne cultive l’iconoclasme. Elle s’attend seulement à rencontrer des regards, qu’ils soient ceux de spécialistes de l’art ou simplement, dans le cas de l’auteur de ces lignes, de quelqu’un qui vient pour voir.
Alors, dans la matière qui les abrite, les corps et les visages se mettent à proférer des mots de leur voix de peinture. Ils conversent en nous, parlent d’hommes et de femmes, d’enfants et de vieillards, nous rappellent de vieilles histoires dont nous aurions parfois préféré que certaines fussent oubliées à jamais, et d’autres qui nous enchantent comme au temps de notre enfance. Ils parlent d’Hiroshima et d’Abraham, du XXe siècle et de la Nuit des temps. Ils parlent de l’espoir et de la déception, de la colère de ceux qui, comme eux, doivent conquérir leur portion de visible. Ils sont les fantômes, les doubles tragiques de ces images planétaires de corps prétendument radieux qui saturent jusqu’à notre idée-même de l’humain. Ils demeurent, obstinés, têtus, déterminés. Il est temps désormais d’aller à leur rencontre."
Daniel Rocchia - juin 2004
C'est la peinture qui décide
Vernissage le samedi 2 mars de 15h30 à 20h30
Exposition du 2 mars au 6 avril 2019
visites sur rdv de 14h à 19h sauf le dimanche
24 Rue Paul Déroulède, 06000 Nice
Véronique de Lavenne présente les peintures récentes de Philippe Croq, ainsi qu'un livre d’artiste sous la forme d'un grand leporello, réalisé à l'occasion de l'exposition. Intitulé "Ça veut dire", il comprend une peinture originale de Philippe Croq et un texte de Gilbert Casula, 33 x 33 cm, 10 exemplaires.
Bien qu'autodidacte, Philippe Croq œuvre au cœur d’une culture substantielle, qui va, décomplexée, du Caravage à Joy Division, de Manet à Coppola, se saisit au passage de Bacon, J. P.Witkin, Twombly ...
Dans ses peintures, au fil de l'inspiration, des lignes se transforment, et se délitent habitées par des souvenirs d'enfance; bribes de chansons, objets, mots, autant d’emprunts à l’air du temps, font des apparitions récurrentes dans ses peintures, comme ces corps, presque toujours présents sans y être toujours identifiables.
C'est dans cet univers subtil et poétique que Philippe Croq nous invite clandestinement à la faveur d'un mot ou d'une silhouette, happés, prêts à pénétrer dans son monde.
"C'est la peinture qui décide
Les moyens restent imprécis, diffus et les attentes confuses
Ré-ajuster, recoller, ne pas ressasser, aller de l'avant, remettre en place, ramasser les miettes, revenir de loin,
la messe n'est pas dite,
restituer, puiser dans le passé, remuer le présent : c'est la peinture qui décide
Couleurs, lignes, traces, taches, coulures : ne jamais renoncer à l'incertain qui finit par s'étaler sur le papier
Brouillard définitif, Eigengrau*, qui « m'oblige », qui m'organise debout
Devenir visiteur de soi-même - est-ce possible ?
Cœur irréductible dont je m'approche et que je perds dans le même instant
Couleurs, lignes, traces, taches, coulures
Courir toujours et encore, en somme, une vie pentée / de peines, souvent perdue d'avance
Que reste t-il ensuite ? Pas d'abandon : Ich gebe nicht auf
Ré-ajuster, recoller, ne pas ressasser, aller de l'avant, remettre en place, ramasser les miettes, revenir de loin,
la messe n'est pas dite,
restituer, puiser dans le passé, remuer le présent
C'est la peinture qui décide"
Philippe Croq – janvier 2019
*L’eigengrau (en allemand : « gris intrinsèque »), aussi appelé eigenlicht (« lumière intrinsèque »), est la couleur vue par l'œil humain dans l'obscurité totale. Même en l'absence de lumière, un potentiel d'action est transmis le long du nerf optique, donnant la sensation d'un gris foncé uniforme.
"Ici, peindre c’est prendre soin et défendre, réaffirmer l’appartenance des figures à l’humanité irréductible, fût-ce en les faisant surgir à la surface du visible à la manière bouleversante des peintures pariétales. Plus que jamais, la peinture de Philippe Croq se donne comme morale au sens où, face au tableau, l’individu est renvoyé non seulement à lui-même mais à l’autre, avec en partage la réclamation fondamentale de l’humain...
...Talonnée par des siècles de culture picturale, l’œuvre se tient debout sans arrogance ni complexe. Elle ne se montre pas déférente ni ne cultive l’iconoclasme. Elle s’attend seulement à rencontrer des regards, qu’ils soient ceux de spécialistes de l’art ou simplement, dans le cas de l’auteur de ces lignes, de quelqu’un qui vient pour voir.
Alors, dans la matière qui les abrite, les corps et les visages se mettent à proférer des mots de leur voix de peinture. Ils conversent en nous, parlent d’hommes et de femmes, d’enfants et de vieillards, nous rappellent de vieilles histoires dont nous aurions parfois préféré que certaines fussent oubliées à jamais, et d’autres qui nous enchantent comme au temps de notre enfance. Ils parlent d’Hiroshima et d’Abraham, du XXe siècle et de la Nuit des temps. Ils parlent de l’espoir et de la déception, de la colère de ceux qui, comme eux, doivent conquérir leur portion de visible. Ils sont les fantômes, les doubles tragiques de ces images planétaires de corps prétendument radieux qui saturent jusqu’à notre idée-même de l’humain. Ils demeurent, obstinés, têtus, déterminés. Il est temps désormais d’aller à leur rencontre."
Daniel Rocchia - juin 2004